Texte de Miguel Piccand, Photos de couverture: Peter Eggimann / Melvin Bühler
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Dernier article de présaison avec les deux Romands pas encore présentés. L’élève ajoulot arrive dans une phase particulière car les suiveurs attendent qu’ils franchissent une étape dans leur développement. Du côté des Lions, après deux finales perdues consécutivement, on est évidemment satisfaits mais on veut faire mieux avec un effectif qui a tout de même beaucoup évolué.
L’équipe du Directeur Sportif Julien Vauclair se présente à l’aube du nouvel exercice avec beaucoup de similarités par rapport à celle qui avait tout de même fini à 20 points de son plus proche poursuivant (c’est énorme!), le HC Lugano. Offensivement surtout, une certaine continuité est constaté. C’est moins le cas derrière avec le remplacement de T.J. Brennan avec le champion olympique 2022 Niklas Friman et le départ de Marco Maurer (qui m’a un peu surpris je dois dire), qui est remplacé par Yonas Berthoud. Ce dernier présentait de bonnes références autant offensives que défensives en Swiss League et sera observé.
Photo: Photo: Jerry Turkulainen
Photo credits: Didier Charles
Devant, deux arrivées suisses intéressantes sont à signaler. Certes de deux éléments «sur la descente», mais qui ont prouvé pendant beaucoup d’années leur valeur dans l’élite : Killian Mottet et Jeremy Wick. Les attributs du premier nommé sont évidemment offensifs, lui qui était capable d’inscrire plus de 40 points à deux reprises dans l’élite depuis 2020 et qui s’est un peu « perdu » l’an passé à Fribourg. On se dit qu’Ajoie est probablement l’endroit idéal pour lui où se relancer. Pour Wick, il était à la surprise générale sans contrat… Une aubaine pour les Vouivres ! Certes âgé de 36 ans, son impact physique sur le jeu est toujours bien présent et il est plutôt adroit devant la cage adverse. S’il peut évoluer sur un des deux premiers trios, on peut imaginer une saison à plus de 20 points pour lui. C’est juste un peu dommage que l’impact de ces deux arrivées suisses soit atténué par le départ de Thibault Frossard, qui me plaisait techniquement. Je ne le voyais vraiment pas comme un maillon faible dans le collectif ajoulot. Je rappelle qu’il avait inscrit 28 points lors de la montée dans l’élite en 2021/22 (2e compteur de l’équipe). Certes, dans le système Ireland – qui est un bon système, il l’a prouvé –, il peinait à se trouver et à avoir la confiance de son coach.
Photo: Photo: Jeremy Wick
Photo credits: Fritz Leuzinger
Malgré cela on a le sentiment que, du point de vue du travail du Directeur Sportif, c'était dur de faire mieux au niveau du bilan. La difficulté pour le HCA est toujours d’attirer des bons joueurs suisses. Et pourtant il faudra qu’ils y parviennent s’ils désirent rester dans l’élite. Cela passe notamment par quitter cette fameuse 14e place et/ou alors par remporter la finale des play-out. Ce sera leur 5e saison dans l’élite et ils se doivent d’y parvenir. J’ai l’impression qu’Ireland peut vraiment conditionner cette réussite collective. Ajoie depuis sa reprise n’avait rien à voir avec le HCA de Christian Wohlwend. Plusieurs me disent être sceptique, mais j’ai envie de croire qu’ils vont y parvenir. La question est maintenant, qui fera moins bien ? Je n’identifie que Kloten, Langnau et Rapperswil qui paraissent aussi limités en termes de talent. Tout dépendra du début de saison… Il sera capital de bien le négocier cette fois-ci en Ajoie pour que je ne perde pas mon pari avec plusieurs collègues.
Pronostic de classement de fin de saison régulière : 13e
Je me mets dans une situation peu évidente car j’aime beaucoup les nouveaux arrivants à Lausanne, comme les superstars Austin Czarnik et Erik Brännström, mais je leur pronostique une saison – régulière, du moins – moins bonne que la saison passée. Pourquoi ? Car j’ai l’impression qu’une partie de la grande force du Lausanne HC n’est plus : sa régularité et sa justesse défensive. Difficile quand même dans un pays où les bons joueurs locaux ne sont pas légion (demandez à Ajoie, justement) de perdre coup sur coup Andrea Glauser (retour à Fribourg), Lukas Frick (Davos) et Tim Bozon (chez le rival lémanique), sans oublier Joël Genazzi qui a pris sa retraite. Mais ne dramatisons pas non plus, car franchement le LHC a fait du mieux qu’il le pouvait pour contrer cette vague de départs. Yannick Zehnder, qui a tout de même fini avec le meilleur plus-minus (+25 en 52 matchs) de National League la saison passée (oui, je le sais, le plus-minus a clairement des limites, mais il démontre tout de même une certaine tendance) était un des meilleurs Suisses disponibles. Inaki Baragano arrivé de Rapperswil est lui aux portes de l’équipe nationale, mais il sera important qu’il poursuive son développement. Aussi, Lausanne peut désormais compter sur le meilleur tandem de la ligue avec le retour de Connor Hughes (je n’aurais jamais pensé écrire cela il y a 3 ans lorsqu’il était la doublure de Reto Berra à Fribourg). Surtout, Lausanne semble être beaucoup plus fort au niveau de ses étrangers. Exit les Janne Kuokkanen (bon joueur mais pas transcendant en Suisse), le décevant Lauri Pajuniemi et les défenseurs Gavin Bayreuther et David Sklenicka, et bienvenue donc à Czarnik, Brännström, le très juste Sami Niku (de Kloten) et Drake Caggiula.
Photo: Photo: Yannick Zehnder
Photo credits: Coralie Delval
Alors oui, cela fait beaucoup de beaux noms, plus de créativité offensive et un meilleur tandem de gardiens. Sur cette base, on peut être tenté de penser que cela va aller tout aussi bien qu’en 2024/25. Mais je me dis que l’impact des Glauser, Frick et Bozon était quand même énorme et qu’il ne sera pas évident de le compenser. Aussi, chaque saison est différente et alors que tout allait bien la saison passée, les Vaudois peuvent se retrouver tout d’un coup avec plus de blessures, peut-être un mauvais début de championnat et ça commence un peu à paniquer. Mais de toute manière, qu’est-ce que cela change de finir 1er ou 5e en saison régulière ? Pas grand-chose honnêtement. Cela me paraît évident que Lausanne sera dans ce fameux Top 6 et c’était très dur de voir qui de Genève, Fribourg ou Lausanne sera devant. Peu importe finalement. Mais il se pourrait bien que cette équipe pilotée par Geoff Ward change un peu d’identité. Il y a tout simplement énormément de talent. Brännström est peut-être le meilleur défenseur offensif du monde hors NHL. Attention tout de même car il a tendance à récolter des pénalités inutiles et peut-être même à porter un peu trop le puck. Mais qu’est-ce qu’on se réjouit de le revoir sous nos latitudes.
Photo: Photo: Connor Hughes
Photo credits: Logan Romanens
Pronostic de classement de fin de saison régulière : 5e
Et mon pronostic complet :
1. Zurich
2. Zoug
3. GE Servette
4. FR Gottéron
5. Lausanne
6. Lugano
7. Davos
8. Berne
9. Bienne
10. Rapperswil
11. Ambrì-Piotta
12. Langnau
13. Ajoie
14. Kloten
