Texte de Miguel Piccand, Photos de couverture: Logan Romanens / Waltraud Blaurock
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Après vous avoir laissés au chapitre des nouveaux entraîneurs et Directeurs Sportifs en mai dernier, je suis content de vous retrouver pour présenter la nouvelle saison de National League, évidemment avec un focus marqué sur les équipes romandes. Dans cet article et les deux prochains, j’écris à propos de l’évolution constatée pour Ajoie, Berne, Bienne, Fribourg, Genève et Lausanne.
Pourquoi Berne ? Car cette équipe est supportée par des centaines de supporters romands. Commençons donc avec Bienne et Fribourg, qui sont deux clubs qui se sont renforcés de manière relativement similaire avec 3 nouveaux étrangers et quelques joueurs suisses (ou à licence suisse) intéressants.
C’est la question qui vaut le plus cher du côté de Bienne. Peut-on faire mieux avec… un personnel très similaire à 2024/25 ? En attaque, beaucoup d’espoirs sont placés en Marcus Sylvegard qui est l’unique nouvel attaquant étranger. Ce droitier de 184 cm a eu du succès avec Malmö et Växjö dans l’élite suédoise mais son aventure nord-américaine a coupé court la saison dernière. Devant, le club seelandais semble perdre en qualité avec les départs de Damien Brunner (retraite) et Luca Cunti. Mais, est-ce vraiment le cas ? Pas vraiment. En effet, Damien Brunner (6 matchs) et Luca Cunti (12 points) ont manqué énormément de matchs, n’étaient de toute manière plus très productifs et à peu de choses près plus souvent blessés que présents. Ils ne sont donc plus là mais ils sont remplacés par des jeunes pousses… et des moins jeunes : Léo Braillard (20 ans) Petr Cajka (24) et… Gaëtan Haas ! Le Neuchâtelois Braillard est de retour des ligues juniors canadiennes et un des meilleurs espoirs du hockey suisse, Cajka a lui bien performé dans l’Extraliga tchèque (14 buts en 58 matchs) et se teste après des échecs à Ambrì-Piotta et Rapperswil. Alors qu’Haas a traîné des blessures toute la saison passée et agit du coup comme « renfort ». Il y a donc du mieux par rapport à 2024/25, mais ça ne devrait pas être le jour et la nuit non plus.
Photo: Gaëtan Haas
Photo credits: Andrea Branca
En défense, on ne s’attend toujours pas à revoir de sitôt Viktor Lööv, donc on a engagé deux excellents étrangers : Linus Hultström et Oskari Laaksonen. Les respectivement 1er et 7e meilleurs défenseurs offensifs de SHL la saison passée à la moyenne de point par match (0,81 et 0,75) apparaissent comme de vrais leaders, même si Hultström a plus produit la saison passée qu’en moyenne sur le reste de sa carrière. Espérons pour les Biennois que Laaksonen ne soit pas le « Lööv bis » en termes de blessures car il a assez peu joué la saison passée. Ils remplaceront probablement avantageusement Alexander Yakovenko (parti à Berne) et… Lööv. Le reste de la défense est plutôt stable. Il est possible que Rodwin Dionicio reste pour la saison. Si c'est le cas, il sera intéressant de voir comment les responsabilités sur le power-play seront distribuées.
Pour Bienne, la clé sera de s’améliorer devant sans encaisser beaucoup plus derrière. La défensive était de qualité en 2024/25 (6e de NL), elle doit être impérativement conservée. Est-ce que cet ajustement tactique sera possible toujours avec Martin Filander ? Difficile à dire, mais l’effectif paraît trop juste pour atteindre le Top 6. L’objectif réaliste pour Bienne doit plutôt être le Top 10.
Pronostic de classement de fin de saison régulière : 9e
Photo: Martin Filander
Photo credits: Waltraud Blaurock
De son côté, Fribourg est attendu comme une équipe qui s’est renforcée avant cette nouvelle saison. Que cela signifie-t-il ? Car on rappelle que les Fribourgeois ont tout de même atteint le dernier carré la saison passée avant de sortir en demi-finale en 7 rencontres face au Lausanne HC. Attention de ne pas avoir des attentes trop élevées non plus, car si les Dragons ont certes renforcé leur défense avec notamment l’arrivée d’Andrea Glauser (ex Lausanne), ils n’ont que très peu amélioré leur offensive en cédant Killian Mottet en Ajoie, lui qui reste historiquement un joueur avec une certaine importance d’un point de vue offensif et le club n’a pas pu procéder à une arrivée helvétique majeure.
Photo: Andrea Glauser
Photo credits: Berend Stettler
Devant, un certain Henrik Borgström arrive « en remplacement » à Linden Vey. Je suis partagé car suivant beaucoup la NHL, je connais le talent de Borgström et son tir du poignet foudroyant, mais je ne peux m’empêcher de me demander s’il offrira les mêmes prestations two-way (défensives, en particulier) que Vey. Je me permets de rappeller que Gottéron avait commencé à avoir du succès peu de temps après l’arrivée de Vey la saison passée et que son impact était probablement sous-estimé par beaucoup. En comparaison, on peut lister quelques « stats » du Nordique : il n’y avait que 3 joueurs qui faisaient pire que lui au plus-minus avec HV71 (SHL) en 2024/25, il était dans la moyenne de sa formation en 2023/24 et finalement le pire de son équipe d’AHL en 2022/23. De telles stats répétées prêtent forcément à certaines questions. Mais Borgström va plaire aux fans car il est doué techniquement et assez spectaculaire.
Photo: Attilio Biasca
Photo credits: Felix Klaus
L’arrivée d’Attilio Biasca (ex Zoug) est difficile à quantifier en termes d’impact car c’est un jeune joueur qui – certes – performe bien en avant-saison mais qui n’était pas vraiment au niveau avec Zoug l’an passé. Sinon, beaucoup de changements derrière avec les départs du regretté Ryan Gunderson (retraite), Raphael Diaz (retour à Zoug) Andreas Borgman (HV71), Dave Sutter (Genève) ou Mauro Dufner (retour à Rapperswil). Mais très peu d’inquiétudes là avec les engagements respectifs de Glauser, Patrik Nemeth (de Berne) ou encore Michael Kapla. Attention avec ce dernier, il n’a pas la même résistance aux blessures que Gunderson. On ne parle même pas du changement de coach où une certaine continuité prendra quand même place car Lars Leuenberger sera toujours sur le banc, aux côtés de Roger Rönnberg. On s’attend à voir un Fribourg très intense, c’est du moins la promesse de ce dernier.
On a l’impression que ça peut aller dans les deux sens pour Fribourg… Et que les blessures pourraient bien en bonne partie décider du sort de cette saison. Il y a aussi beaucoup de changements à digérer. Alors, Fribourg fera-t-il vraiment mieux qu’en 2024/25 ? A vos paris.
Pronostic de classement de fin de saison régulière : 4e