Texte de Miguel Piccand, Photos de couverture: tbd
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Suite au premier article saisonnier qui faisait référence à Bienne et Fribourg, j’aborde désormais le club de la capitale et le Genève-Servette. Je les présente ensemble car ils ont eu un été assez opposé. A Berne, une tendance à la stabilité a été empruntée alors qu’au bord du Lac Léman (c’est totalement volontaire, ne m’en voulez pas) l’exercice 2024/25 complètement raté a mené à beaucoup de changements.
Une certaine stabilité même avec l’engagement d’Emil Bemström, officialisé le 22 août, qui offre une nouvelle dimension à l’offensive de Berne. L’attaquant versatile suédois est un marqueur, un vrai. Mais il est actuellement en réhabilitation et ne devrait reprendre l’entraînement qu’au début du mois d’octobre. C’est une raison pour laquelle on devrait voir pas mal de départs accordés à Adam Reideborn sur le début du championnat. Pour ce dernier, on a l’impression qu’il n’est pas le gardien du futur pour le club de la capitale car Berne possède 4 gardiens sous contrat cette saison et… 8 étrangers. On peut imaginer que Sandro Zurkirchen va commencer assez régulièrement, surtout dès que Bemström sera de retour. On précise également que Christof von Burg (24 ans) est le seul des 4 portiers à posséder actuellement un contrat portant sur les deux prochaines saisons.
Photo: Adam Reideborn
Photo credits: Samuele Bassi
En défense, peu de changements à signaler si ce n’est l’arrivée de l’ancien Seelandais Alexander Yakovenko qui remplace Patrik Nemeth. Ce dernier fut largement moins bon la saison passée qu’en 2023/24. Le reste est très stable et devrait voir le retour d’Anton Lindholm, absent depuis la mi-novembre la saison passée après une opération.
Devant, l’impact global de Bemström couvrira relativement bien le très bon (impact) qu’a eu Austin Czarnik en 2024/25. On note aussi le retour du formé au club Marco Müller, qui a fait un tour au Tessin (autant à Ambrì-Piotta qu’à Lugano) et qui vaut une trentaine de points par saison lorsqu’il est en santé.
On a l’impression que la tension et la désorganisation générale – quel flou par rapport à ces positions de management autour de l’équipe ! – qui règnent dans les plus hautes sphères du club constituent en quelque sorte une bombe à retardement. La position de Jussi Tapola ne semble pas sécurisée du tout (son contrat actuel se termine d’ailleurs en fin de saison).
Attention donc à ne pas rater le début du championnat, car sinon le mur bernois va gronder. Tapola a clairement démontré n’en avoir pas grand-chose à faire des jolis noms du championnat (Dominik Kahun, l’épisode Czarnik), mais est-ce que ses supérieurs vont continuer longtemps à lui faire confiance ? L’effectif vaut sans doute mieux qu’une 8e place, mais l’incertitude autour du club me fait revoir un peu le pronostic à la baisse. Peut-être à tort…
Pronostic de classement de fin de saison régulière : 8e
Photo: Marco Müller
Photo credits: Samuele Bassi
Après deux saisons de NL complètement ratées ou presque, changement de tableau plus ou moins radical qui était nécessaire à Genève. Exit Vatanen qui retourne en Liiga à Jyväskylä, son club formateur et qui a accompli une franchement très décevante dernière saison, Hartikainen qui en fait de même en revenant à KalPa, Lennström (Linköping, SHL) qui fut globalement un « flop », Jacquemet (retraite), Descloux (destination inconnue) et notamment Bertaggia (Lugano). Faites place au binôme de Langnau, l’international Stéphane Charlin et le redoutable Vili Saarijärvi. Ce dernier qui a démontré avoir le potentiel offensif pour prendre plus ou moins bien la succession de Vatanen. Faites places aux armes offensives comme Jason Akeson qui devrait obtenir son passeport suisse (c’est ce qui rend cette arrivée très intéressante) en septembre, l’excellent Jimmy Vesey (657 matchs de NHL, notamment avec les Rangers) ou Jesse Puljujärvi qui est probablement un talent « gâché » tant il était dominant en juniors. Akeson est quand même un joueur qui a terminé deux fois il n’y a pas si longtemps (2021 et 2022) meilleur compteur de DEL. Qui peut en dire autant ?
Photo: Tim Bozon
Photo credits: Tim Bozon
Mais ce n’est pas tout, les étrangers très offensifs c’est bien, mais l’arrivée la plus importante – avec Charlin bien sûr –, c’est peut-être Tim Bozon ! Le fils de Philippe sort de deux superbes saisons avec le rival vaudois, où il a inscrit 36 buts au total. Pour être plus solide, c’était important que Genève ne néglige pas l’aspect physique qui a fait sa renommée depuis son retour dans l’élite. Marc Gautschi l’a bien compris et comptera en plus sur le retour… de Noah Rod ! Et oui, le capitaine revient et aura aussi à cœur que les Grenats se rattrapent de la meilleure des façons après deux saisons vraiment catastrophiques dans le championnat suisse. On n’oubliera pas non plus le défenseur complet qu’est Jan Rutta, qui fera du bien à la stabilité de la défense et dont l’impact offensif ne doit pas être négligé. Il y a peu de défenseurs en Suisse qui ont inscrit 109 points en NHL. Malgré son âge (35 ans), il n’est de loin pas fini comme le démontrent ses 54 matchs de NHL la saison passée et un des meilleurs bilans plus-minus des San Jose Sharks !
Yorick Treille n’a plus le droit à l’erreur et se doit d’avoir une probable porte de sortie de bonne qualité s’il compte poursuivre sa carrière d’entraîneur à un très haut niveau. Car en considérant que Saarijärvi et Rutta joueront presque chaque match, qu’Akeson devrait recevoir son passeport suisse sans tarder et que 4 étrangers seront alignés en attaque, on pourrait se retrouver avec la composition suivante sur les trios d’attaque :
Granlund – Manninen – Puljujärvi
Beck/Vesey – Richard – Akeson
Bozon – Jooris – Praplan
Rod – Pouliot – Hischier/Miranda/Verboon
La défense ne faisant elle aussi pas tâche du tout, c’est franchement monstrueux et cela nous indique que Genève, avec l’envie claire de faire beaucoup mieux, sera probablement fort en saison régulière. Je me permets donc de mettre la formation des Aigles sur le podium aux pronostics.
Pronostic de classement de fin de saison régulière : 3e
Photo: Vili Saarijärvi
Photo credits: Logan Romanens