
Texte de Miguel Piccand, Photos de couverture: Melanie Duchene / Didier Charles
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Après le premier papier concernant sept clubs choisis aléatoirement, voici celui des formations restantes. Pour ce faire, j’ai passé au peigne fin chaque effectif et sorti des éléments qui s’en sortent très bien au niveau des chiffres, ou alors, qui offrent une sacrée belle impression visuelle en plus de ne pas pénaliser leur équipe dans les « stats » dites avancées.
La bonne surprise se nomme Attilio Biasca. Capable de jouer dans plusieurs rôles différents, il a déjà inscrit cette saison plus de points (11) en 20 matchs qu'en 42 l'an passé avec Zoug (10). Il s’est rapidement imposé comme l’un des éléments les plus stimulants de l’équipe, apportant une intensité que peu imaginaient si tôt dans la saison. Il a joué seulement un match en novembre mais devrait être de retour ce soir. À l’inverse, Jacob de la Rose peine à répondre aux attentes. Recruté pour offrir solidité et influence dans les deux sens de la patinoire, il n’a pas encore trouvé son rythme (opéré au genou durant la pause) et déçoit par un impact trop limité malgré qu'il se soit bien repris sur les dernières semaines pour ce qui est de sa production de but. Son bilan global reste «maigre»: 13 points en 27 matchs (46e position sur 65 attaquants étrangers pour ceux qui ont joué au moins 10 matchs) et le pire bilan défensif de sa formation à égalité numérique.
La surprise du chef se nomme Lorenzo Canonica : avec 10 points (et 6 buts), il commence à s’affirmer comme un moteur offensif. Son influence grandit match après match et nourrit un réel optimisme. À l’opposé, Brendan Perlini s’impose malheureusement comme la déception majeure. Avec seulement 8 points en 22 matchs, une attitude souvent critiquée et 39 minutes de pénalité, il peine à offrir l’impact décisif que Lugano espérait.

Photo: Ken Jäger
Photo credits: Jooel Hildén
La bonne surprise s’appelle Fabian Heldner. Défenseur droitier, il impressionne par son efficacité défensive à forces égales, ne concédant en moyenne que 0,6 but par match (!) sur 18 au total disputés. Il s’affirme à – après les départs combinés de Lukas Frick, Andrea Glauser et Joël Genazzi – comme un pilier helvète fiable dans le jeu arrière. Il est d'ailleurs le défenseur suisse le plus utilisé avec 17'25'' de glace en moyenne. À l’inverse, Ken Jäger qui a déjà signé jusqu'en 2033 à Davos, déçoit sur le plan offensif : son impact est quasi nul et il peine à se montrer dangereux malgré 17 minutes de jeu en moyenne, dont un peu moins de 2 minutes sur le jeu puissance. Après deux saisons à 27 points en saison régulière, il est pour le moment projeté à… 7 points.
A Berne, il y avait le choix pour ce qui doit constituer la plus grande déception entre le capitaine Ramon Untersander, le décevant Marco Lehmann (en nette reprise depuis deux semaines), Miro Aaltonen (0 but en 18 matchs!) et acolytes. Mais on a décidé de quand même s'attarder sur «Unti» qui semble être vraiment en perdition. Avec 1 but et 2 assistances, il est projeté pour finir à 6 points en fin de saison régulière. C'est très loin des 23, 31 et 35 unités qu'il mettait sur les trois derniers exercices. Est-ce vraiment le déclin qui s'accentue ou juste une «saison sans»? Toujours est-il qu'il n'évolue quasiment plus en jeu de puissance.
Dans le coin des bonnes surprises, il a fallu beaucoup chercher mais j'ai décidé de récompenser Alexander Yakovenko
Dans l'Emmental, la déception était bien présente en apprenant que Dario Rohrbach – auteur de 39 points la saison précédente pour un sommet en carrière – allait s'en aller la saison prochaine à Berne. D'ailleurs, moi j'avais bien pris le soin de l'éviter dans tous ces jeux de «draft» (repêchage entre amis ou jeux de hockey fantasy) car je le voyais vraiment à se la couler douce. Que nenni! Impressionnant visuellement, il continue sur ce qu'il a bâti la saison passée et a porté à maintes reprises le maillot de Topscorer.
A contrario, Dario Allenspach, qui a du très bon hockey dans ses mains, peine à convaincre avec 4 points récoltés en 18 matchs (1 seul but), malgré du temps de jeu en power-play.
Dans les bonnes surprises, j'ai hésité entre Ivars Punnenovs, qui déclasse cette saison le très bon Melvin Nyffeler aux pourcentages d'arrêts avec 92% contre 89% en moyenne, et Tanner Fritz. Le centre canadien n'a pas la meilleure productivité mais est diablement important dans les deux sens de la glace à 5 contre 5. Ses chiffres parlent pour lui: par 60 minutes de glace à égalité numérique, Rapperswil marque 1,7 buts de plus qu'il n'en encaisse.
Dans le rang des déceptions, Fabian Maier est connu pour sa justesse défensive et pour ne pas apporter grand-chose de l'autre côté de la glace. Sauf que cette saison, même ses qualités défensives sont remises en question avec le pire bilan de la défense saint-galloise.

Photo: Andy Andreoff
Photo credits: Anssi Takala
A Zurich, beaucoup de joueurs ont de la peine à produire – à l'exception de Denis Malgin – mais la plupart ont de très bonnes «stats avancées» défensives. Tous? Non, la plupart. Car Andy Andreoff fait un petit exploit en étant à une influence sur son équipe de – 0.6 but par 60 minutes de glace à forces égales. Avec 3 points en 15 matchs, son bilan demeure très discutable mais il faut attendre encore un peu avant d'émettre un jugement un peu plus ancré. Certains auront pensé à Dean Kukan comme déception, un avis que je partage. Mais le numéro 46 demeure beaucoup trop utile défensivement pour le lister.
La meilleure surprise à Zurich pour moi se nomme Willy Riedi. Très impactant et de plus en plus en confiance sur ses lancers du poignet.