Texte de Miguel Piccand, Photos de couverture: Keystone / Patrick B. Kraemer / Andrea Branca
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Après un peu plus de deux mois de compétition, il est gentiment l’heure de tirer les premières tendances au sujet de début de championnat réussi et beaucoup moins réussi. Pour ce faire, j’ai passé au peigne fin chaque effectif et sorti des éléments qui s’en sortent très bien au niveau des chiffres, ou alors, qui offrent une sacrée belle impression visuelle en plus de ne pas pénaliser leur équipe dans les « stats » dites avancées.
Et on débute avec Bienne pour nommer deux de leurs Nordiques : l’emblématique Toni Rajala (Gaëtan Haas n’a pas pu être pris en compte évidemment en raison du fait qu’il n’a que peu joué l’an passé) et Jere Sallinen. Le premier est 6emeilleur compteur de National League avec 1,05 point par match et semble trouver une seconde jeunesse après une dernière saison un peu moins bonne. Le second n’est lui… que l’ombre de lui-même. Le solide centre était le meilleur Biennois l’an passé par rapport à son impact global dans les deux sens de la glace à forces égales avec un bilan de + 1.5 but pour Bienne par 60 minutes de glace du Finlandais. Aujourd’hui ce bilan a chuté à… - 0.9 alors que des Fabio Hofer, Gaëtan Haas, Toni Rajala ou Johnny Kneubühler « portent » l’offensive.
On n’était pas sûr de l’identité du gardien numéro 2 de Kloten en début de saison. Mais, surtout en l’absence pour blessure de Ludovic Waeber, Davide Fadani a mis tout le monde d’accord. 92,5% d’arrêts en 13 matchs, pour deux blanchissages. On n’en attendait franchement pas autant du portier régulièrement titulaire de l’Italie. Alors qu’on pouvait penser que Fadina et Ewan Huet se disputeraient la part du lion après le départ de Ludovic Waeber, ils auront aura finalement à faire à Reto Berra la saison prochaine ! Mais ce n’est potentiellement pas négatif pour la poursuite de leur développement. Dans les déceptions, Mischa Ramel est le clair pointé du doigt, pas à la hauteur dans les deux sens de la glace alors qu’il semblait s’établir comme un marqueur annuel de 30 coches (3 après 22 parties cette saison).
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Photo: Fabrice Herzog
Photo credits Keystone / Urs Flueeler
Pas évident de trouver un joueur qui vraiment dépasse mes attentes à Zoug, tant celles-ci étaient hautes. Cependant, Mike Künzle qui était un peu sur la pente descendante obtient mes faveurs. Le robuste droitier semble avoir retrouvé un peu ce qui le rendait spécial à Bienne et garde de très bons chiffres à égalité numérique. Il marque aussi un bon ratio de réussites (6 en 15 matchs). En plus, cela tombe plutôt bien car le Zurichois d’origine a besoin d’un contrat. Dans le wagon des déceptions, il y avait plusieurs possibilités avec Jan Kovar, Tobias Geisser et bien sûr Fabrice Herzog. Ce dernier bien sûr « l’emporte » par une certaine marge. En effet, le fer de lance des play-off 2022 ne sait plus marquer et voit son bilan défensif à forces égales bien moins bon qu’en 2024/25. Même aspect que pour Künzle, Herzog est en fin de contrat et ne fait certainement pas une belle opération financière avec ce début complètement raté (2 points en 21 parties).
Celui de la Vallée de Joux semble enfin prouver à toute l’élite son très joli potentiel offensif puisque cela fonctionne très bien actuellement avec 10 points, dont 7 buts en 22 matchs ! Je suis franchement content pour lui car j’ai toujours mis un astérisque à côté de ce défenseur en mentionnant à quel point le « eye-test » était bon, mais le rendu global toujours un peu en dessous de mes attentes. De l’autre côté de la balance, ce n’est pas facile mais je dois mettre Noah Rod. Certes sa saison blanche de l’an passé et son rôle de capitaine peuvent expliquer beaucoup de choses, mais cela ne doit pas être facile de passer à 1 but en 22 matchs pour un joueur qui était habitué à en inscrire une fourchette de 11-18 par saison avant son accident. Est-ce que ce n’est qu’une question de temps ? Pas sûr.
Yonas Berthoud est bien sûr la bonne surprise du côté d’Ajoie, et bonne nouvelle il vient de prolonger son contrat. Même si son jeu défensif n’est évidemment pas exempt de tout reproche, il assume un peu plus de 15 minutes de glace par partie et a tout de même déjà collecté 9 points en 22 matchs, en étant utile sur le jeu de puissance. Le centre français aux 785 parties de NHL Pierre-Edouard Bellemare lui ne fournit pas (pour le moment) les prestations attendues. Avec aucun but après 18 parties, il est très compliqué à ne pas lister même si son bilan défensif à 5 contre 5 est meilleur que la moyenne. Était-ce une erreur de Julien Vauclair de le prolonger en juin dernier, à… 40 ans ? C’est bien possible, mais les Jeux Olympiques 2026 arrivant, on peut imaginer que Bellemare suive une courbe de progression exponentielle dans les prochaines semaines.
Photo: Dominic Zwerger
Photo credits Keystone / Andrea Branca
Dans le Nord du Tessin, Dominic Zwerger semble être honnêtement le seul qui fait un peu mieux qu’attendu, avec 8 buts en 22 rencontres alors qu’il en avait totalisés 7 sur les … 86 dernières rencontres de saison régulière entre septembre 2023 et mars 2025. Tant mieux pour ce joueur dont les meilleures heures (de 2017 à 2021) semblent être derrière. A 29 ans, il est d’ailleurs à la recherche d’un nouveau contrat. Le rang des déceptions à Ambrì-Piotta sur ce début de saison offre évidemment l’embarras du choix… Mais c’est sans doute Chris DiDomenico qui surprend le plus tant… il ne semble pas dans son assiette. Le droitier de 36 ans ne compte qu’un seul but en 21 matchs après ses 40 coches en 35 matchs l’an passé dans le Tessin. Mais plus que sa production, c’est… son langage corporel qui inquiète et son manque de réaction. Rebondira-t-il ?
A Davos, c’est tout le contraire d’Ambrì-Piotta… Difficile de séparer les meilleurs candidats pour désigner un gagnant. Mais je tenais à souligner doublement la saison extraordinaire que nous fait Lukas Frick. L’ancien Lausannois était bien sûr présenté comme une grosse perte à Lausanne en avant-saison. Mais on était quand même loin de se douter de l’excellent quarterback de power-play qu’il pouvait être (il faut dire qu’il ne jouait plus dans cette situation depuis 2021/22). Avec 18 points en 22 rencontres, il chipe de peu la vedette à Enzo Corvi en net regain de forme après avoir soigné ses blessures dorsales et Valentin Nussbaumer. Puisqu’il fallait trouver un point moins bon à Davos, je demeure un peu étonné des 11 points – et surtout « seulement » 4 buts – du sniper qu’est Adam Tambellini après 20 matchs. Mais il va se reprendre, cela paraît certain.
