Bilan de la supériorité zurichoise et premier aperçu de l'avenir immédiat du LHC

Texte de Miguel Piccand, Photo de couverture: Melvin Bühler    
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Les Zurich Lions sont parvenus à conserver leur titre et à collecter une 11e coupe de champion suisse pour leur armoire à trophées. Ils font même un impressionnant doublé National League - Champions Hockey League, la même saison. On a même l’impression qu’ils n’ont pas eu besoin d’en faire beaucoup pour venir à bout de ce Lausanne HC, fragilisé par les blessures et pas sur la même « vibe » qu’en saison régulière. 

Lausanne moins bon que 24 mois auparavant, ou Zurich juste plus fort ?

Cette finale était aussi un back-to-back puisque l’affiche était exactement la même que 12 mois auparavant… avec le même vainqueur au décompte final donc. Mais Lausanne était sensiblement plus proche de gagner en 2023/24, poussant au 7e match les hommes dirigés à cette époque par Marc Crawford. Cette saison, l’avantage de la glace pour lequel les Vaudois s’étaient battus durant toute la saison s’est avéré n’être que de la poudre aux yeux, car perdu en 60 minutes de jeu après le 1er acte lors d’un 0:3 sec et sonnant. Et le pire dans cette finale c’est qu’on n’a vraiment pas eu l’impression que Zurich a dû aller chercher dans les profondeurs de son effectif pour mériter sa victoire. Sans rien enlever au mérite des Vaudois, je dois dire que je m’attendais tout de même à une meilleure résistance – et résilience – de la part de la troupe à Geoff Ward. Mais celle-ci n’a franchement pas été brillante en play-off. Si on excepte la deuxième moitié de série contre Fribourg (qui était aussi largement décimé), Lausanne n’a jamais vraiment convaincu durant ces play-off au contraire de la saison régulière. On le dit pourtant chaque année, les play-off, c’est une saison qui recommence. Dans tous les cas, cette réussite zurichoise fut un petit électrochoc pour les quelques-uns qui semblent penser qu'il faut avoir un entraîneur étranger pour gagner. Marco Bayer, un Suisse de 52 ans, a réussi – certes avec un bel effectif – en 4 mois ce que beaucoup n'ont jamais fait de leur carrière. 

Marco Bayer

Photo: Marco Bayer
Photo credits: Berend Stettler

Andrighetto poursuivra-t-il sa très belle lancée au CM ?

Cette finale fut un peu étrange, avec quasiment aucun joueur ne se mettant particulièrement en évidence sauf Denis Malgin à deux occasions, Théo Rochette pour un triplé et Simon Hrubec, quasiment parfait à quatre reprises sur cinq sorties. Sven Andrighetto a donné le ton dans cette série sur les deux premiers actes puis s’est gentiment effacé, comme si l’affaire était dans le sac, sans forcer. Un grand coup de chapeau à 'Ghetto d’ailleurs qui aura été absolument intenable depuis la mi-janvier et qui termine la saison avec 61 points en autant de rencontres, en plus de ses 22 coches en 12 rencontres de compétition européenne. Impressionnant. Terminera-t-il sa saison sur le même rythme? On se le demande vu qu'il a évidemment été convoqué – en compagnie de 7 autres finalistes – par Patrick Fischer avec à l'horizon le Championnat du Monde, qui sera organisé entre Stockholm et Herning (Suède et Danemark), durant la période allant du 9 au 25 mai. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. On relèvera que son compère Denis Malgin est évidemment aussi convoqué, tout comme le très méritant Damien Riat du côté lémanique.

Théo Rochette

Photo: Théo Rochette
Photo credits: Melvin Bühler

Quelle leçon tirer de ces séries pour Lausanne ?

Pour Lausanne, l’heure est à l’analyse. Qu’a-t-il manqué au club pour faire mieux que la saison dernière ? Est-ce que les blessures expliquent tout ? Une chose est sûre, on a vu que Kevin Pasche avait encore un palier ou deux à franchir pour être un gardien très dominant en play-off. Non pas qu’il a été mauvais mais en finale, la fiabilité et l’excellence de Hrubec se faisaient ressentir très clairement. Non, nous ne mentionnerons pas comme d’autres un « problème » par rapport à sa taille du jeune Vaudois. Hrubec est bien sûr sans doute très aidé par son excellente défense aussi certes, mais la défensive lausannoise n’était pas mal non plus.
Et le futur pourrait être franchement brillant pour le Lausanne Hockey Club, qui accueille nombre de joueurs de très haut talent et qui pourrait poser plus de problèmes à Zurich la saison prochaine. On note les arrivées de l’excellent Austin Czarnik, des défenseurs étrangers de haut vol avec Sami Niku et sans doute Erik Brännström, en plus du retour de Connor Hughes dans la cage après une courte escapade en Amérique du Nord. Du côté des joueurs de champ suisses, les intéressants Inaki Baragano et Yannick Zehnder s’amènent aussi pour tenter de combler la supériorité zurichoise de cette saison. Il faudra évaluer comment, et si la mayonnaise « prendra », mais Lausanne pourrait à nouveau être très fort l’an prochain malgré le départ du très fiable Lukas Frick à Davos. 
 

Sami Niku

Photo: Sami Niku
Photo credits: Tom Hiller

En attendant, chers fans de National League, je vous souhaite une pause bien méritée et un bel été. De mon côté, pour ceux qui ont encore faim de hockey, je continuerai à écrire chaque semaine ou presque à propos du Championnat du Monde de l’IIHF et de la NHL jusqu’à début juillet et l'ouverture du marché des joueurs autonomes. 
 

 

Miguel Piccand est un spécialiste travaillant dans le monde du hockey pour divers médias suisses depuis 2016. Il occupe différents rôles: Consultant en direct, Commentateur et Rédacteur. 


Pour MySports, Piccand travaille comme Commentateur et Rédacteur sur la NL et la NHL.

X: @miguelpiccand