Signé Stéphane – Les plus courtes sont les meilleures

L’actualité foisonne de nouvelles toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Et les crises, aussi douloureuses soient-elles au moment de les vivre, ont souvent l’avantage de faire ressortir le beau et le mauvais côté des choses.  

Le championnat du monde M20 débute cette semaine à Edmonton, en Alberta. Une des provinces canadiennes les plus touchées par le Covid. Les matchs se dérouleront donc à huis clos dans la patinoire des Oilers et les joueurs vivront dans une bulle, sans contact avec l’extérieur. Pour les Suisses, l’isolement a déjà débuté lors du camp à Zoug. 

Les équipes européennes se sont envolées vers la ville du pétrole à bord d’avions affrétés pour l’occasion. Des vols charters en prolongement de la bulle. Pour minimiser les frais, l’IIHF et les fédérations ont choisi de faire voyager les jeunes entassés dans des Boeing 737, des avions moyen-courriers de la minuscule compagnie low-cost polonaise Enter Air. Un transporteur du genre « Air Banana ».  

Comme le rayon d’action de ce type d’appareil ne permet pas de traverser l’Atlantique d’un seul coup, ils ont fait un arrêt en Islande pour faire le plein de carburant. Puis un deuxième à Halifax. Avant d’atterrir 16 heures plus tard près des Rocheuses. Le type de voyage qu’on imposait aux voyageurs il y a un demi-siècle. Et encore. 

Des puces de traçage

Pour assurer la tenue du tournoi et faire de l’argent avec les droits TV, sa majesté IIHF a décidé de munir les participants d’une puce pour tracer leurs déplacements. Des amendes (!) seront même infligées aux jeunes qui s’approcheront à 1,5 mètres. Idem s’ils dépassent le temps alloué de quinze minutes pour manger. Une véritable mascarade.  

Avec du recul, il est permis de se demander comment ceci est devenu acceptable dans notre société. Car aucun contexte ne peut justifier de telles mesures d’intrusion dans le vie des individus, peu importe leur âge. Une situation qui pourrait constituer un triste précédent ou un essai clinique tant qu’à faire. 

Et si on avait la brillante idée d’appliquer ça dans nos maisons de retraite ? Des badges avec des puces pour surveiller les pensionnaires… 

La communication du HC Bienne

Signé Stéphane – Les plus courtes sont les meilleures

La signature éventuelle de Diaz à Fribourg fait jaser. Pas tant sur le salaire que sur le fait que le défenseur sera âgé de 39 ans à la dernière année de son contrat. Ce qui contraste avec la discrète annonce, en 2018, de la prolongation du contrat de Beat Forster à Bienne jusqu’en avril 2021. 

Car le défenseur aura 38 ans à la fin de son bail et personne ne l’a remis en question. Il faut préciser que l’annonce du HC Bienne fut noyée dans une publication signalant aussi la reconduction de trois autres joueurs : Jonas Hiller, Kevin Fey et Jason Fuchs. Une habile façon d’éviter les remarques embarrassantes sur l’âge de Forster. 

Bienne fait preuve d’ingéniosité dans sa communication et l’engagement de Konstantin Komarek est le dernier exemple en date. Pour justifier la signature « immorale » d’un cinquième étranger, la direction du club a expliqué que son salaire allait être payé avec l’argent épargné grâce à l’assurance accident de David Ullström. Un joueur qui, rappelons-le, serait revenu à Bienne pour un salaire rachitique selon des informations qui ont filtrées.  

Au final, la justification du contrat de l’Autrichien trouve son sens en jouant sur les termes. Car s’il est vrai que cette signature n’engendre pas de dépassement du budget initial qui incluait le Suédois blessé, il demeure évident qu’il s’agit d’une dépense supplémentaire. Et que l’argent investi sur Komarek aurait clairement pu être économisé. Mais comme la somme était budgétisée, la version officielle du club affirme que cela ne coûte rien. C’est génial non ?

Le salaire moyen à 215'000.-

Selon des informations publiées, la salaire annuel moyen des employés de nos clubs de hockey serait de 215'000 francs. Ce qui a fait pouffer de rire. Jusqu’au moment où l’on s’est rendu compte que cette moyenne se basait sur les chiffres des 524 salariés inscrits sur leurs listes de payes. C’est-à-dire environ 44 employés par clubs, ce qui change drastiquement l’interprétation. 

Il est raisonnable de penser que les clubs ont environ 25 joueurs sous contrat et que les juniors qui remplissent la feuille de match au besoin sont payés au forfait. Que le staff d’entraineurs se compose d’environ six personnes en incluant le directeur sportif. Ce qui laisse environ 13 salariés pour l’encadrement sportif (physio, chef matériel, préparateur physique) et administratif (marketing, comptabilité, billetterie, web). 

La masse salariale moyenne serait donc de 9,5 millions. En fixant les 13 salaires administratifs à 75'000, cela représenterait environ un million. Un somme équivalente peut être attribuée pour la rémunération des six membres du staff. Un savant calcul porterait ainsi le salaire des joueurs aux alentours de 7,5 millions, soit environ 300'000 francs en moyenne. Des chiffres qui corroboreraient certaines estimations. 

La grande question est de savoir comment sont comptabilisés les joueurs hors budget. Un secret bien gardé jusqu’au moment où on appliquera un plafond salarial, aussi appelé fair-play financier. Ou pas, suivant de quel côté on se situe. 

Bon timing pour Dubé

Signé Stéphane – Les plus courtes sont les meilleures

L’annonce de la prolongation du contrat de Christian Dubé pour deux saisons est passée comme une lettre à la poste. Il faut dire que le moment pour renouveler le grand manitou était opportun car Fribourg carbure à plein régime. Et dans un monde dirigé par les émotions du moment, un coach est souvent aussi bon que ses derniers matchs.  

La solution provisoire avec la double casquette de « Dubs » se transforme en réalité permanente. Ce qui n’étonne guère, puisqu’en plus d’avoir redressé la barre l’an dernier, il semble avoir pris le contrôle total des opérations hockey. Car cette saison, plus que jamais, c’est « son équipe à lui » qui évolue sur la glace. Quant à Gerd Zenhäusern, c’est sûrement dans l’organigramme que le responsable de la formation prendra le plus de place. 

Malheureusement pour Gottéron, l’histoire montre que la prolongation d’un entraineur est néfaste pour les résultats à court terme. Et je ne prendrais pas beaucoup de risques si j’annonçais aujourd’hui que les Dragons ne maintiendront pas ce rythme jusqu’en fin de championnat. Que la loi de la moyenne joue contre eux avec leur extraordinaire 1.89 points par match. 

Parce qu’ils ont gagné dix de leurs onze duels contre les pires équipes au classement. Et qu’il leur reste seize matchs contre Zoug (4), Zurich (3), Lausanne (4) et Genève (5). Clubs contre lesquels ils ont engrangé un seul point sur une possibilité quinze jusqu’ici.  

Mais je dis ça et je dis rien.

La suspension de Fora

C’est complètement ridicule.

Comme quoi les réponses les plus courtes sont souvent les meilleures. 

Joyeux Noël à tous
Stéphane