Signé Stéphane – Les conséquences de l’affaire Bertschy

Le président de Fribourg-Gottéron voulait rapatrier Christophe Bertstchy en terre fribourgeoise. Il l’a fait, et pour longtemps. Un joli coup qui risque cependant de créer des maux de tête à Christian Dubé. Mais qui devrait, à l’opposé, favoriser le business des agents et des joueurs.

Bertschy est un excellent joueur de hockey. Son style de jeu flamboyant attire indéniablement le regard des spectateurs, qu’ils soient connaisseurs ou non. Car il transporte souvent la rondelle avec panache et « génère de l’attaque » comme on dit en terme de hockey.

Mais avec des saisons de 33, 34 et 40 points, il ne figure pas parmi les « Top Gun » de la ligue, surtout à la fabrication de jeu. Selon plusieurs techniciens, son sens du jeu serait même dans la moyenne. Une des raisons pour lesquelles il n’évolue pas en NHL, selon des sources nord-américaines.

Si on se fie aux chiffres avancés par lematin.ch, ses prétentions salariales étaient pourtant dignes des fines gâchettes. Calquer, par exemple, sur une offre qui aurait été faite à Gaëtan Haas par le HC Lugano. Un joueur avec des statistiques comparables tout en étant très différent, puisque le Biennois est un centre naturel. Un poste clé au hockey.

Des prétentions salariales qui seraient proches du salaire estimé de Grégory Hofmann également. Un ailier patenté qui fait preuve d’une efficacité redoutable. Ou encore à celles de Sven Andrighetto et Denis Malgin, deux des plus beaux talents suisses. Peut-être les meilleurs à évoluer dans notre pays actuellement.

Signé Stéphane – Les conséquences de l’affaire Bertschy

La « prime » fribourgeoise

Dans le marché actuel, en tenant compte uniquement de l’aspect sportif, ses demandes étaient très élevées. C’est donc sur la durée que tout s’est joué. Car en échange d’une plus grande sécurité, Bertschy aurait concédé un léger rabais si on se fie à la fourchette de salaire évoquée par Christian Dubé (entre 4 et 5 millions au total).

Pour Hubert Waeber, qui aurait piloté de façon exceptionnelle cette affaire, il fallait à tout prix rapatrier le fougueux ailier droit. Même s’il avait claqué la porte à l’âge de son premier contrat de formation (15 ans) pour continuer son chemin au CP Berne et signé à Lausanne à son retour de AHL.

Le président de Gottéron était visiblement prêt à surenchérir pour obtenir les services d’un joueur aux origines fribourgeoises. Comme une sorte d’absolution sans confession. Un démarchage qui aurait débuté il y a un bon moment avec celui qui est pressenti pour reprendre le flambeau tenu par Julien Sprunger.  

Bertschy a d’ailleurs confirmé au journaliste Cyrill Pasche qu’il aurait voulu prendre une décision à la fin du camp d’entrainement du mois d’août. Mais que le processus a pris plus de temps que prévu et qu’il a hésité longtemps avant de prendre sa décision finale, n’étant plus très sûr de lui.

Une version différente de celle de Christian Dubé qui a déclaré, dans les colonnes du journal La Liberté, que les négociations ont débuté seulement dix jours avant la signature.

Des nouveaux comparatifs

Christophe Bertschy est un gentilhomme qui parle les deux langues de la région. Il sera sans aucun doute un modèle pour la jeunesse d’un canton où ils sont nombreux à pratiquer le hockey. Mais il est également un habile homme d’affaire. Car le garçon a négocié ses millions tout seul.  

En se passant des services d’un représentant, les parties impliquées ont peut-être économiser la bagatelle de 250’000 francs. Ce qui a certes frustré son ancien agent, mais certainement rendu service à tous les autres. Parce qu’il vient d’établir des standards plus élevés pour les négociations futures à travers la ligue. Des « comparables » dont on s’inspire immanquablement.

Une base de comparaison qui pourrait aussi bénéficier aux autres joueurs de Fribourg-Gottéron. Mais qui pourraient sérieusement compliquer la tâche de Dubé en créant des distractions dans le vestiaire. À l’instar de la signature de Diaz pour 4 ans à la veille des séries éliminatoires. Dans la période où les bonus de playoffs ont fait beaucoup discuter.

Imaginez un instant que Killian Mottet, avec ses 48 points la saison passée, pourrait jouer pour un salaire très largement inférieur à celui de Bertschy l’an prochain. Ça interpelle quand même.

Des contrats 12 mois d’avance

Signé Stéphane – Les conséquences de l’affaire Bertschy

Ce qui surprend, une fois encore, c’est la date à laquelle les premiers de classes trouvent preneurs. Après Genoni en 2018, voilà que trois joueurs ont signé avec 12 mois d’avance, dont deux à Berne.  Preuve que le directoire très étoffé du SCB ne veut pas manquer le TGV de la reconstruction. Avec autant de stratèges à la barre, il serait d’ailleurs dommage de se rater.

Les signatures de Romain Loeffel (connue dans le milieu depuis cet été) et de Joël Vermin n’ont pas défrayé les manchettes très longtemps. Un fait surprenant au regard de la réaction populaire et de l’engouement médiatique autour du transfert de Bertschy. Et surtout face aux nombreuses hypothèses évoquées sur les raisons de son choix.

C’est peut-être aussi parce qu’il impliquait deux clubs romands sous les projecteurs. Gottéron pour sa recherche d’une nouvelle identité régionale et son incessante quête d’un premier titre. Le LHC pour sa légendaire instabilité et ses envies d’obtenir tout en moins d’une décennie dans la grande ligue.  

Si seulement le club vaudois pouvait être aussi patient que les fans de Fribourg...

Bonne semaine à tous !
Stéphane