Patrick Fischer : « On doit apprendre à penser comme les grandes nations »

La Suisse est-elle prête pour un nouvel exploit ? La question ne trouvera sa réponse qu’au terme de ce Mondial letton qui débute vendredi à Riga.

Pour réussir à aller loin dans ce genre de rendez-vous internationaux, la recette n’est pas toute faite, mais l’état d’esprit à adopter pour se donner une chance d’aller au bout fait toute la différence selon le coach national Patrick Fischer : « On doit apprendre à penser comme les grandes nations. On doit se rendre dans chaque tournoi avec l’intention gagner. Imaginez que j’appelle Nico Hischier et que je lui demande de venir avec l’équipe pour viser la sixième place ? Il ne viendrait pas.»

Le processus d’apprentissage prend du temps, mais Fischer reste persuadé, après les médailles d’argent de 2013 et 2018, qu’un titre mondial n’est plus une utopie pour le hockey suisse.

Une place pour Roman Josi ?

Ce n’est un secret pour personne, les équipes présentes à Riga ne disposent pas de leurs effectifs complets. La faute aux playoffs de NHL qui se disputent encore outre-Atlantique. « Mais vous savez, la qualité sera tout de même au rendez-vous. Les joueurs dominants des ligues européennes ont tous un très bon niveau, détaille Patrick Fischer. Et souvenez-vous d’il y a deux ans : la Finlande avait réussi à remporter le titre sans aligner un seul joueur évoluant en NHL. »

Du côté helvétique, la question de l’éventuelle venue de Roman Josi, en cas d’élimination rapide de Nashville est évidemment sur toutes les lèvres. L’arrivée du vainqueur du Trophée Norris changerait assurément la donne au sein du groupe. « Pour le moment, ce n’est pas d’actualité, mais la porte n’est pas tout à fait fermée », lâche le sélectionneur national, en rappelant que plusieurs étapes sont nécessaires à l’arrivée de Roman Josi. Il faut un entretien de sortie du côté des Predators, puis trouver les vols idéaux pour rejoindre Riga où un protocole Covid strict doit être respecté à l’arrivée. Les supporters suisses auront sûrement les yeux rivés sur les résultats de Nashville ces prochains jours.

Des lignes prometteuses

L’équipe de Suisse peut tout de même compter sur plusieurs éléments NHL. On sait que, face aux Tchèques samedi soir, Nico Hischier (New Jersey) évoluera au centre de Timo Meier (San Jose) et de Sven Andrighetto. Kurashev (Chicago) formera un trio avec Ambühl et Herzog alors que la ligne Hofmann-Corvi-Simion sera logiquement reconduite après des matches de préparation convaincants. Bertschy, lui jouera avec les Bernois Scherwey et Praplan. 

Patrick Fischer s’est dit satisfait de l’ensemble de son groupe, tout en regrettant que Noah Rod ne soit pas en mesure de tenir sa place. « Il pourrait être de retour pour le deuxième ou le troisième match», espère l’ancien joueur de Zoug. Fischer a annoncé qu’il alignera huit défenseurs, mais que son choix n’est pas encore définitif.

Face aux Tchèques pour commencer, l’équipe de Suisse devra jouer sur sa vitesse dans le jeu de transition, compter sur une défense solide et tirer tous les avantages possibles des situations spéciales tout en s’appuyant sur un gardien dominant. Ce plan est connu et ressemble curieusement à celui des Tchèques, qui auront déjà affronté la Russie (vendredi soir) avant de se frotter à la Suisse. « Ce match entre deux bonnes équipes promet d’être passionnant », se réjouit encore le coach.

Jean-Philippe Pressl-Wenger